Lettre Encyclique
"Caritas in Veritate"
"L'Amour dans la Vérité"
Du Souverain Pontife le pape Benoît XVI
L'Encyclique ► Caritas in Veritate, l'encyclique sociale du pape Benoît XVI
► Introduction et Ier chapitre : Le message de Populorum Progressio
► IIème chapitre : Le développement humain aujourd'hui
► IIIème chapitre : Fraternité, développement économique et société civile
► IVème chapitre : Développement des peuples, droits et devoirs, environnement
► Vème chapitre : La collaboration de la famille humaine
► VIème chapitre et conclusion : Le développement des peuples et la technique
« Caritas in Veritate » : analyses et éclairages> Lire l'intégralité de l'encyclique "Caritas in veritate" (format PDF)
L'encyclique est en ligne. Le texte se compose d'une présentation, de 6 chapitres et d'une conclusion. Le tout, sur 79 paragraphes. Extrait de l'introduction :
"La charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l'Église. Toute responsabilité et tout engagement définis par cette doctrine sont imprégnés de l'amour qui, selon l'enseigne-
ment du Christ, est la synthèse de toute la Loi (cf. Mt 22, 36-40). L'amour donne une substance authentique à la relation personnelle avec Dieu et avec le prochain. Il est le principe non seulement des micro-relations: rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des macro-relations: rapports sociaux, économiques, politiques. Pour l'Église – instruite par l'Évangile –, l'amour est tout parce que, comme l'enseigne saint Jean (cf. 1 Jn 4, 8.16) et comme je l'ai rappelé dans ma première Lettre encyclique, « Dieu est amour » (Deus caritas est): tout provient de l'amour de Dieu, par lui tout prend forme et tout tend vers lui. L'amour est le don le plus grand que Dieu ait fait aux hommes, il est sa promesse et notre espérance."
Extrait du §44 :
Source"L'ouverture moralement responsable à la vie est une richesse sociale et économique. De grandes nations ont pu sortir de la misère grâce au grand nombre de leurs habitants et à leurs potentialités. En revanches, des nations, un temps prospères, connaissent à présent une phase d'incertitude et, dans certains cas, de déclin à cause de la dénatalité qui est un problème crucial pour les sociétés de bien-être avancé. La diminution des naissances, parfois au-dessous du fameux « seuil de renouvellement », met aussi en difficulté les systèmes d'assistance sociale, elle en augmente les coûts, réduit le volume de l'épargne et, donc, les ressources financières nécessaires aux investissements, elle réduit la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée, elle restreint la réserve des « cerveaux » utiles pour les besoins de la nation. De plus, dans les familles de petite, et même de toute petite dimension, les relations sociales courent le risque d'être appauvries, et les formes de solidarité traditionnelle de ne plus être garanties. Ce sont des situations symptomatiques d'une faible confiance en l'avenir ainsi que d'une lassitude morale. Continuer à proposer aux nouvelles générations la beauté de la famille et du mariage, la correspondance de ces institutions aux exigences les plus profondes du cœur et de la dignité de la personne devient ainsi une nécessité sociale, et même économique. Dans cette perspective, les États sont appelés à mettre en œuvre des politiques qui promeuvent le caractère central et l'intégrité de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, cellule première et vitale de la société, prenant en compte ses problèmes économiques et fiscaux, dans le respect de sa nature relationnelle."
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CARITAS IN VERITATE
CITE DU VATICAN, 7 JUL 2009 (VIS). Ce matin, l'Encyclique de Benoît XVI, Caritas in Veritate a été présentée près la Salle-de-Presse du Saint-Siège par le Cardinal Renato Raffaele Martino, Président du Conseil pontifical Iustitia et Pax, et par le Cardinal Paul Josef Cordes, Président du Conseil pontifical Cor Unum, assistés de Mgr.Giampaolo Crepaldi, Secrétaire de Iustitia et Pax, et de M.Stefano Zamagni, Professeur d'économie politique à l'Université de Bologne (Italie).
Dans son intervention, le Cardinal Martino a dit la nécessité d'une nouvelle Encyclique sociale vingt ans après Centesimus Annus de Jean-Paul II, faisant état des changements qui ont eu lieu ces deux dernières décennies. "Les idéologies politiques qui ont caractérisé l'époque avant 1989 ont perdu de leur virulence -a-t-il dit- et ont été remplacées par la nouvelle idéologie de la technique... L'accentuation des phénomènes de globalisation déterminée, d'une part, par la fin de l'affrontement des blocs et, d'autre part, par le réseau informatique et mondial... Les religions sont revenues sur la scène publique mondiale... L'émergence de certains pays en voie développement est en train de changer les équilibres géopolitiques mondiaux... Le problème du gouvernement international... Ces grandes nouveautés suffiraient à motiver la rédaction d'une autre encyclique sociale -a ajouté le prélat- mais il y a une autre raison qu'il ne faut pas oublier. Caritas in Veritate a été conçue par le Saint-Père pour commémorer les quarante ans de Populorum Progressio de Paul VI", bien que le thème de la nouvelle encyclique "ne concerne pas le développement des peuples mais celui de l'être humain dans son intégralité... On pourrait dire qu'il s'agit d'un élargissement de la perspective de Populorum Progressio... Caritas in Veritate montre avec clarté que le pontificat de Paul VI n'a pas constitué pas une marche arrière de la Doctrine sociale de l'Eglise... mais que ce Pape a contribué de façon significative à imposer la vision de la Doctrine sociale de l'Eglise dans le sillon de Gaudium et Spes de tradition antérieure, et qu'il a posé les bases sur lesquelles s'est fondé Jean-Paul II".
Ensuite, Mgr.Crepaldi a évoqué des nouvelles questions abordées dans cette Encyclique: "Les deux droits fondamentaux à la vie et à la liberté religieuse trouvent pour la première fois une place explicite et dense dans une encyclique sociale" et "sont liés de façon organique au thème du développement... Dans Caritatis in Veritate la fameuse "question anthropologique" devient alors pleinement une question sociale". Les autres nouvelles thématiques sont celle de l'environnement, où la nature est envisagée non "comme un magasin de ressources matérielles" mais comme "la parole créée", confiée à l'être humain "pour le bien de tous", et celle de la technique. "C'est la première fois qu'une encyclique pose cette question sous l'angle organique". "La référence continue à la Vérité et à l'Amour donne à Caritas in Veritate une grande liberté de pensée dégageant le champ de toutes les idéologies qui, malheureusement aujourd'hui, pèsent sur le développement".
Le Cardinal Cordes a ajouté que "si la première Encyclique Deus Caritas Est, consacrée à la théologie de la charité, contient des indications sur la doctrine sociale, nous sommes ici en face d'un texte totalement consacré à cette matière". Après avoir souligné que "la doctrine sociale de l'Eglise est un élément d'évangélisation", il a relevé qu'on "ne peut lire la doctrine sociale hors du contexte de l'Evangile et de son annonce", puisque "elle naît et s'interprète à la lumière de la révélation". Le Président du Conseil Pontifical Cor Unum a encore dit que "le centre de la doctrine sociale est l'être humain". Il s'est alors demandé si "la question anthropologique n'impliquait pas de devoir répondre à une question centrale: quel sorte d'homme voulons nous promouvoir?... Une civilisation peut-elle survivre sans référence fondamentale, sans un regard sur l'éternité, en refusant à l'être humain une réponse à ses interrogations les plus profondes? Un vrai développement peut-il se concevoir sans Dieu?". Evoquant, enfin, le concept de progrès, le Cardinal a souligné que l'Encyclique "en plus d'unifier les deux dimensions de la promotion humaine et de l'annonce de la foi, introduit un autre élément au concept de progrès: l'espérance", à laquelle le Pape a dédié sa deuxième encyclique, Spe Salvi".
Le Professeur Zamagni a ajouté que l'Encyclique est favorable "à la conception d'un marché, au sens économique, selon lequel l'expérience de la socialisation pourrait être vécue dans le contexte d'une vie économique normale et non en dehors ou en marge de celle-ci... Il existe trois principaux facteurs structurels de la crise -a-t-il expliqué-. Le premier concerne le changement radical dans la relation entre les finances et la production de biens et services qui s'est consolidée tout au long des trente dernières années... Le deuxième facteur est la diffusion, au niveau de la culture populaire, de l'Ethos de l'efficacité comme dernier critère de jugement et de justification de la réalité économique... La troisième cause est en rapport avec la matrice culturelle qui s'est consolidée ces dernières décennies, en raison du processus de globalisation et de l'arrivée de la troisième révolution industrielle, celle des technologies télématiques".
OP/PRESENTATION CARITAS IN VERITATE/... VIS 090707 (840)
CITE DU VATICAN, 7 JUL 2009 (VIS). Voici les passages saillants de Caritas in Veritate consacrée au développement humain intégral (introduction, six chapitres et conclusion). Dans l'introduction, Benoît XVI rappelle que la charité est la voie royale de la doctrine sociale de l'Eglise, même si elle risque d'être mal comprise et non incluse dans le bagage éthique. Or, "un christianisme de charité sans vérité risque de n'être qu'un catalogue de bons sentiments, utiles pour la vie sociale mais marginaux... Le développement a besoin de la vérité" et le Pape retient deux critères d'action morale provenant du concept de charité dans la vérité. La justice et le bien commun. Tout chrétien est appelé à la charité y compris dans son rôle social".
Le premier chapitre reprend le message de l'Encyclique Populorum Progressio et réaffirme l'importance fondamentale de l'Evangile pour une société de liberté et de justice. "La foi traite du développement sans s'appuyer sur des privilèges ou un pouvoir...mais sur le Christ seulement... Les causes du sous-développement ne sont pas que matérielles". Elle découlent aussi d'un manque de fraternité entre les personnes et les peuples. Le développement est le thème développé par le second chapitre. "La recherche du seul profit comme but épuise la richesse et crée la pauvreté". Ainsi une finance largement spéculative est-elle une des causes du mauvais développement. Les flux migratoires, "souvent provoqués puis mal gérés, ainsi que l'exploités sans règle des ressources de la terre aggravent le phénomène. Face à ces problèmes entremêlés, le Pape propose une nouvelle vision humaniste et l'élaboration d'un plan de développement nouveau, car la croissance de la richesse mondiale en termes purement absolus ne fait qu'accroître les inégalités, que créer de nouvelles pauvretés".
Au plan culturel, des interactions ouvrent de nouvelles perspectives de dialogue, mais non sans risques, un éclectisme culturel dans lequel les cultures seraient d'égale valeur, un abaissement de la culture à n'importe quel style de vie. Quant au scandale de la faim, il appelle une juste réforme agraire dans les pays en voie de développement. Puis le Saint-Père souligne que le respect de la vie ne saurait d'aucune façon être séparé de la question du développement. "Lorsqu'une société tend à mettre en doute la sacralité de la vie et à envisager sa suppression pour ne pas avoir à assumer le service de l'homme", elle trahit le développement dans la vérité. Cette tendance peut aller jusqu'à la négation du droit à la liberté religieuse, une violence qui culmine également dans le terrorisme d'inspiration fondamentaliste.
Le troisième chapitre est réservé au thème fraternité, développement économique et société civile. Il s'ouvre par l'éloge du don, souvent mal perçu "à cause d'une vision de la vie comme spécifiquement productive et utilitaire. Le développement selon Benoît XVI, qui "doit être vraiment humain, doit donner sa place au principe de gratuité". En matière de marché, la logique mercantile doit être "soumise à la perspective du bien commun, ce qui est de la responsabilité première de la classe politique". L'Encyclique Centesimus Annus affirme la nécessité d'un système fondé sur le marché, l'état et la société, et tendant à une civilisation de l'économie. On manque encore des principes d'une économie solidaire alors que le marché et la politique ont besoin d'acteurs formés à la solidarité. La globalisation ensuite ne doit pas être comprise comme un simple processus socio-économique, d'autant qu'elle a besoin "d'une orientation culturelle personnelle comme communautaire, ouverte à la transcendance et capable de se corriger".
Le développement des peuples, les droits et les devoirs face à l'environnement constituent les arguments du quatrième chapitre. Les gouvernements et les instances internationales ne peuvent négliger l'objectivité et l'intangibilité des droits, d'autant plus importantes qu'elles sont liées à la croissance démographique. Et puis la sexualité se devant pas se "réduire à l'hédonisme et à la distraction", les états sont "appelés à appliquer des politiques mettant la famille au centre" de l'attention sociale. Plus généralement, l'économie a besoin d'éthique pour bien fonctionner, "mais d'une éthique respectant la personne...dont la centralité doit être la référence de toute action de développement, notamment en matière de coopération internationale... Les organismes internationaux ont le devoir de s'interroger sur l'efficacité de structures spécialisées, souvent trop coûteuses". Puis le Pape évoque la question énergétique. L'accaparement des richesses naturelles par certains états ou groupes de pouvoir constituent "une grave entrave au développement des pays pauvres... Les sociétés avancées peuvent et doivent diminuer leurs besoins en énergies...et accroître la recherche des énergies renouvelables".
Au chapitre suivant, Benoît XVI aborde la question de la collaboration. "Le développement des peuples dépend avant tout de la conscience d'être une seule famille humaine", d'où le rôle que le christianisme est en mesure de jouer en insistant sur un développement qui n'est "possible que si Dieu a sa place dans la sphère publique". Puis il évoque le principe de subsidiarité qui aide la personne "dans l'autonomie des corps intermédiaires", puisqu'il est "la meilleure antidote contre l'assistancialisme...et le meilleur agent d'humanisation de la globalisation". Le Pape encourage les pays riches à destiner une plus grande partie de leur PIB au développement, dans le respect des engagements. Mais il faut aussi un plus large accès à l'éducation, au développement des personnes, car céder au relativisme est un appauvrissement assuré, qui s'exprime jusque dans la perversité du tourisme sexuel. "Il est désolant de constater que ceci se développe souvent avec l'aval des pouvoirs publics locaux". Enfin, il cite les phénomènes migratoires pour rappeler que chaque personne migrante dispose de tous les droits humains, lesquels doivent être strictement respectés, et place cet argument dans le contexte plus large de la nécessaire réforme de l'ONU comme "de l'architecture économique et financière mondiale".
L'ultime chapitre de l'Encyclique traite du développement des peuples face à la technologie, et met en garde contre la tentation prométhéenne pour laquelle "il serait possible de refonder l'humanité grâce aux prodigues technologiques", alors que la technologie ne dispose pas de la liberté absolue... Le combat culturel entre absolutisme technologique et responsabilité morale de l'homme a pour champ d'action premier la bioéthique. La raison sans la foi est condamnée à se réduire à l'illusion de la toute puissance". La question sociale anthropologique alors que la recherche au moyen d'embryons, ou la clonation, sont développées par une culture qui pense avoir dévoilé tout mystère". Benoît XVI craint une "planification eugéniste des naissances, affirmant en conclusion que le développement humain "a besoin de chrétiens tournés vers Dieu, priants, remplis d'amour et de pardon, de renoncement et d'accueil de l'autre, de justice et de paix".
ENC/CARITAS IN VERITATE/... VIS 090707 (1090)
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Nous vous proposons de retrouver l'ensemble des interviews réalisées autour de l'Encyclique « Caritas in Veritate ».
Cardinal Paul Joseph Cordes, président du Conseil pontifical « Cor Unum »
La troisième Encyclique de Benoît XVI a été présentée ce matin par plusieurs personnalités de la Curie romaine dont le cardinal Paul Joseph Cordes, président du Conseil pontifical « Cor Unum ». Il évoque, au micro d'Hélène Destombes, la particularité de « Caritas in Veritate » par rapport aux précédentes Encycliques sociales.
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon
Mgr Dominique Rey est évêque de Fréjus-Toulon dans le sud de la France mais également docteur en économie fiscale, il nous a fait part de ses premières impressions à la lecture de cette troisième Encyclique du Pape.
Propos recueillis par Olivier Bonnel.
Soirée exceptionnelle sur KTO le 7 juillet sur la nouvelle encyclique Caritas in veritate avec la participation des AFC
Mardi 7 juillet à 20h40 en direct : « L'encyclique Caritas in veritate, Parlons-en »
Premier texte social de Benoît XVI, cette encyclique a été annoncée à plusieurs reprises depuis un an. Réajustée en fonction de la crise économique mondiale, elle s'inscrit dans la pensée sociale de l'Eglise et apporte des éclairages et des propositions pour notre temps.
« Je confie à votre prière, a déclaré Benoît XVI lors de la prière de l'Angélus le 29 juin 2009, cette nouvelle contribution que l'Eglise offre à l'humanité dans son engagement pour un progrès durable, dans le plein respect de la dignité humaine et des exigences réelles de tous» .
Eclairages sur les lignes de force de l'encyclique avec notamment la participation de :
· Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des Evêques de France
· Philippe Chalmin, économiste, professeur à Paris-Dauphine
· Jean-Marie Andrès, vice-président des Associations Familiales Catholiques
A suivre en direct sur KTO et www.ktotv.com
A revoir après la diffusion en cliquant ici
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