How to implement it ? Comment la rendre active ?

jeudi 20 mai 2010

Des sociétés secrètes centralisatrices fomentent les crises.

Monsieur le Député,

vous voudrez bien trouver, ainsi que vous me l'avez demandé, les références et le libellé exacts de la citation prophétique de la page 234 du très célèbre ouvrage de 1966 "Tragedy & Hope, A History of the World of our Times" du grand historien et Professeur américain Caroll Quigley, que vous avez voulu que je lise à deux reprises hier mercredi 19 mai 2010 à l'antenne de Radio Courtoisie, à destination des auditeurs de votre émission.

Traduction française

"Au delà de ces objectifs pragmatiques; les puissances du capitalisme financier en poursuivaient un autre de grande envergure, rien de moins que celui dé créer un système mondial de contrôle financier entre des mains privées capables le système politique de chaque pays et l'économie mondiale dans son ensemble.

Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert selon des accords secrets conclus à l'occasion de fréquentes rencontres et conférences privées.

Le sommet du système devait être la Banque des Règlements Internationaux (BRI) installée à Bâle en Suisse, une banque privée possédée et contrôlée par les banques centrales du monde qui, elles-mêmes, sont des sociétés privées anonymes.
Chaque banque centrale, placée entre les mains d'hommes tels que Montagu Norman de la Banque d'Angleterre, Benjamin Strong  de la Banque fédérale de New-York appartenant au Système de la Réserve Fédérale, Charles Rist de la Banque de France et Hjalmar Schacht de la Reichsbank, cherchait à dominer son gouvernement par sa capacité à contrôler les avances du Trésor, à manipuler les échanges avec l'étranger, à influer sur le niveau de l'activité économique dans le pays, et à exercer son influence sur les hommes politiques complaisants devant la perspective de gratifications économiques dans le monde des affaires.".
 
par le Professeur Caroll Quigley (Harvard University, Princeton University, Georgetown University),


...
Le Professeur CAROLL QUIGLEY (1910-1977 ) (qui fut fut le plus jeune et le plus brillant PhD de l'histoire des Etats-Unis) est un Historien très respecté de la Communauté Universitaire des Etats-Unis, de réputation mondiale, spécialiste de l'histoire géo-politique, politique, économique et financière contemporaine, discipline qu'il a enseignée dans  le cadre des universités d'Harvard, puis de Princeton, et enfin  à la Woodroow Wilson School, School of Foreing Service, de la Georgetown University de Washington ("le SciencePo ou l'ENA des Etats-Unis") où Henry Kissinger décida de suivre ses cours et où William (Bill) Clinton - ancien Rhodes Scholar -  fut son élève attentif, ainsi qu'il le révelera lui-même en rendant un hommage public appuyé à son ancien Professeur en 1992 à l'occasion de son discours d'investiture à la candidature démocrate à la Présidence des Etats-Unis pour les élections présidentielles de 1992.

Il était membre du très influent Council of Foreign Relations (CFR) des Etats-Unis, fondé en 1921 par la Famille Rockfeller avec l'appui du très influent "Colonel" Edward Mandell House, Conseiller du Président Woodroow Wilson, et fondé en même temps que son organisation britannique "soeur" (émanation de la "Round Table" britannique de Cecil Rhodes, Lord Milner, Lord Rothschild, Lord Balfour...et bien d'autres, véritable "directoire" privé de l'Empire britannique victorien du tournant des XIXème et XXème siècles), "The Royal Institute of International Affairs" (RIIA), appelé aussi "Chatham House" (du nom de la demeure de William Pitt, le célèbre Premier Ministre britannique qui vint à bout de l'Empereur français Napoléon Ier).

Le Professeur Caroll Quigley fut ainsi LE SEUL HISTORIEN à être autorisé à consulter les Archives Privées des membres les plus illustres du CFR, dont il était membre lui-même.

C'est précisément
à partir de ces archives privées qu'il put en particulier rédiger son très célèbre opus "Tragedy & Hope" de 1966 (1.300 pages), d'où est tirée la citation suivante :

Citation originale

"Tragedy & Hope, A History of teh World of our Times" Page 324
(ouvrage de 1.300 pages), 1966 , McMillan Publishing Company, New-York, USA).
"In addition to these pragmatic goals, the powers of financial capitalism had another far-reaching aim, nothing less than to create a world system of financial control in private hands able to dominate the political system of each country and the economy of the world as a whole.

This system was to be controlled in a feudalist fashion by the central banks of the world acting in concert, by secret agreements arrived at in frequent private meetings and conferences.

The apex of the system was to be the Bank for International Settlements in Basle, Switzerland, a private bank owned and controlled by the world's central banks which were themselves private corporations.
Each central bank, in the hands of men like Montagu Norman of the Bank of England, Benjamin Strong of the New York Federal Reserve Bank, Charles Rist of the Bank of France, and Hjalmar Schacht of the Reichsbank, sought to dominate its government by its ability to control Treasury loans, to manipulate foreign exchanges, to influence the level of economic activity in the country, and to influence cooperative politicians by subsequent economic rewards in the business world."
 
by Professeur Caroll Quigley (Harvard University, Princeton University, Georgetown University),

"Tragedy & Hope, A History of the World of our Times" Page 324 (book of 1.300 pages), 1966 , McMillan Publishing Company, New-York, USA.

Traduction française

"Au delà de ces objectifs pragmatiques; les puissances du capitalisme financier en poursuivaient un autre de grande envergure, rien de moins que celui dé créer un système mondial de contrôle financier entre des mains privées capables le système politique de chaque pays et l'économie mondiale dans son ensemble.

Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert selon des accords secrets conclus à l'occasion de fréquentes rencontres et conférences privées.

Le sommet du système devait être la Banque des Règlements Internationaux (BRI) installée à Bâle en Suisse, une banque privée possédée et contrôlée par les banques centrales du monde qui, elles-mêmes, sont des sociétés privées anonymes.
Chaque banque centrale, placée entre les mains d'hommes tels que Montagu Norman de la Banque d'Angleterre, Benjamin Strong  de la Banque fédérale de New-York appartenant au Système de la Réserve Fédérale, Charles Rist de la Banque de France et Hjalmar Schacht de la Reichsbank, cherchait à dominer son gouvernement par sa capacité à contrôler les avances du Trésor, à manipuler les échanges avec l'étranger, à influer sur le niveau de l'activité économique dans le pays, et à exercer son influence sur les hommes politiques complaisants devant la perspective de gratifications économiques dans le monde des affaires.".
 
par le Professeur Caroll Quigley (Harvard University, Princeton University, Georgetown University),

"Tragédie & Espoir, Une Histoire du Monde de notre Époque " Page 324 (ouvrage de 1.300 pages), 1966 , McMillan Publishing Company, New-York, USA.
P.B. de C.

http://desiebenthal.blogspot.com/2010/04/opus-dei-goldmann-sachs-opus-diaboli.html

Etats, des milliards de dettes imbéciles.

Les dettes publiques.

Le gouvernement ne fait plus d'argent alors qu'il le pourrait sans intérêts (sic). Lorsqu'il ne peut plus taxer ni emprunter des particuliers, par rareté d'argent, il emprunte des banques à intérêts. L'opération se passe exactement comme avec une personne privée. La garantie, c'est tout le pays. La promesse de rembourser, c'est la dette. Le prêt d'argent, c'est un compte fait par une plume et de l'encre.

Mais l'État n'est pas comme une personne privée. Les États intelligents, par exemple la Chine, créent leur argent eux-mêmes, sans intérêts...ce qui économise des milliards aux budgets, milliards versés aux banquiers par les autres pays esclaves d'un système stupide et archaïque....


la suite...Etats, des milliards de dettes imbéciles.


La solution ? http://veritasincaritate.blogspot.com/2009/12/pour-une-nouvelle-democratie-economique.html


"Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents."
Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques en 1988.

"Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. [...] L'argent n'a pas de patrie ; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain."
Napoléon Bonaparte, Empereur Français, (1769-1821).

"Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin."
Henry Ford. (1863-1947)

"Le procédé par lequel les banques créent de l'argent est tellement simple que l'esprit en est dégoûté."
John Kenneth Galbraith, Économiste. (1908-2006)

"Celui qui contrôle le volume de la monnaie dans notre pays est maître absolu de toute l'industrie et tout le commerce... et quand vous réalisez que le système entier est très facilement contrôlé, d'une manière ou d'une autre, par une très petite élite de puissants, vous n'aurez pas besoin qu'on vous explique comment les périodes d'inflation et de déflation apparaissent."
James A. Garfield, Président des États-Unis, assassiné (1831-1881)

"Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise." Thomas Jefferson. (1743-1826)

"Le gouvernement devrait créer, émettre, et faire circuler toutes les devises et tous les crédits nécessaires pour satisfaire les dépenses du gouvernement et le pouvoir d'achat des consommateurs. En adoptant ces principes, les contribuables économiseraient d'immenses sommes d'argent en intérêts. Le privilège de créer et d'émettre de la monnaie n'est pas seulement la prérogative suprême du gouvernement, mais c'est aussi sa plus grande opportunité."
Abraham Lincoln, Président des États-Unis, assassiné (1809-1865)

"Le système financier est devenu la Banque centrale américaine (Federal Reserve Board). Cette banque centrale gère un système financier au moyen d'un groupe de purs profiteurs. Ce système est privé et son seul objectif consiste à réaliser les profits les plus énormes possibles en utilisant l'argent des autres. Cette loi (de la Réserve fédérale) démontre la plus grande preuve de confiance au monde. Lorsque le président signe cet acte, il légalise le gouvernement invisible par le pouvoir monétaire. Les personnes ne s'en rendent peut-être pas compte pour le moment mais le jour du jugement n'est plus qu'à quelques années, le jour du jugement de cet Acte qui représente le pire crime de tous les temps commis au nom de la loi par l'intermédiaire d'un projet de loi."
Charles A. Lindbergh. (1902-1974)

"Jusqu'à ce que le contrôle de l'émission de devises et de crédit soit restauré au gouvernement et reconnue comme sa responsabilité la plus flagrante et la plus sacrée, tout discours sur la souveraineté du Parlement et la démocratie est vain et futile... Une fois qu'une nation abandonne le contrôle de ses crédits, il n'importe plus qui fait ses lois... L'usure, une fois aux commandes, coule n'importe quelle nation."
William Lyon Mackenzie King, Ex-premier ministre du Canada. (1874-1950)
"Les banquiers Illuminati gouvernent le monde grâce à la dette qui correspond à l'argent créé à partir du néant. Ils ont besoin de gouverner le monde pour s'assurer qu'aucun pays ne faiblisse ou ne tente de les renverser. Aussi longtemps que les banques privées, au lieu des gouvernements, contrôleront la création de l'argent, la race humaine sera condamnée. Ces banquiers et leurs alliés ont tout acheté et tout le monde."
Henry Makow. Ecrivain Canadien né en 1949.

"Je n'ai jamais vu personne ayant pu, avec logique et rationalité, justifier que le gouvernement fédéral emprunte pour utiliser son propre argent... Je pense que le temps viendra où les gens demanderont que cela soit changé. Je pense que le temps viendra dans ce pays où ils viendront nous accuser, vous, moi, et toute personne liée au Congrès, d'être resté assis sans rien faire et d'avoir permis à un système aussi stupide d'être perpétué."
Wright Patman, Membre démocrate du Congrès US, de 1928 à 1976, Président du comité de la Banque et de la Monnaie de 1963 à 1975.

"Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd'hui plus sophistiqué et préparé à l'entrée dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale des siècles passés."
David Rockefeller, Commission Trilatérale, 1991

"Permettez-moi d'émettre et de contrôler les ressources monétaires d'un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois."
M.A. Rothschild. (1744-1812)

"Les quelques personnes qui comprennent le système (argent et crédits) seront soit tellement intéressés par les profits qu'il engendre, soit tellement dépendantes des faveurs qu'il conçoit, qu'il n'y aura aucune opposition au sein de cette classe. D'un autre côté, les personnes incapables d'appréhender l'immense avantage retiré du système par le capital porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts."
Rothschild Brothers of London

"Le système bancaire moderne fabrique de l'argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l'iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l'argent et en un tour de mains ils créeront assez d'argent pour la racheter. Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l'argent et à contrôler les crédits."
Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d'Angleterre (1880-1941) (Réputé 2e fortune d'Angleterre à cette époque 1920.)

"Les banquiers détiennent la Terre. Si vous souhaitez rester leurs esclaves et payer le coût de votre propre esclavagisme, alors laissez les continuer à créer de l'argent."
Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d'Angleterre, (1880-1941)

"Chaque fois qu'une banque accorde un prêt, un nouveau crédit bancaire est créé. Ce sont de nouveaux dépôts, de l'argent entièrement nouveau."
Graham F. Towers, Directeur de la banque du Canada de 1934 à 1955








A l'heure de la crise grecque et de la réforme des retraites, Frédéric a reçu notamment Jacques Attali et Laurent Fabius pour un débat économique. Dette publique : la France peut-elle faire faillite ? Peut-on échapper à la hausse des impôts ? La crise grecque va-t-elle mettre le feu à l'Europe ? En live : Foals.


Frédéric Taddéï ouvre le débat avec...


Laurent Fabius
Ancien Premier Ministre

Laurent Fabius, est un homme politique socialiste, qui a marqué et marqué encore son parti. Après avoir été ministre de l'Industrie et de la recherche en 1983, François Mitterrand l'a nommé Premier ministre (de 1984 à 1986) en pleine période dite « de rigueur », ce qui avait d'ailleurs entraîné le départ des ministres communistes du gouvernement.


Jacques Attali
Président de « Planet finance »

Économiste, ancien président de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), ancien conseiller spécial de François Mitterrand, il est également le président fondateur de « Planet finance », une association qui finance, conseille et forme près de 10 000 institutions de microfinance. Rappelons qu'en juillet 2007, Nicolas Sarkozy l'a chargé de présider une commission chargée d'étudier les freins à la croissance, commission qui va dans les tout prochains jours, dresser un premier bilan des quelques 316 propositions énoncées afin de « libérer la croissance ». Auteur d'une soixantaine d'essais depuis 1973, précisons qu'il publie, ce jour, un ouvrage au titre éclairant par rapport à notre débat de ce soir : « Tous ruinés dans dix ans ? » (sous titre : « dette publique, la dernière chance ») (éditions fayard)
 

Dominique Plihon
Economiste

Il est économiste, il enseigne d'ailleurs l'économie financière à l'université Paris XIII et préside le conseil scientifique de l'association altermondialiste « Attac », dont l'acronyme signifie, rappelons-le, Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne. Entre l'université de New York, la Banque de France ou le commissariat général du Plan, son parcours lui a permis de graviter dans les sphères les plus influentes de la vie économique ce qui ne l'empêche pas, on le verra, de dresser un portrait sans concession du capitalisme financier. La preuve d'ailleurs dans le dernier ouvrage paru sous sa direction, nous parlons de « Sortir de la crise globale » aux éditions de la Découverte


François de Closets
Journaliste

Il est journaliste et depuis 30 ans, ses ouvrages, souvent des best-seller, tentent de bousculer les préjugés et l'ordre établi. On citera, entre autres, « En danger de progrès », « Toujours plus  », « Tous ensemble  », « La dernière liberté »... On se souvient que dans « Plus encore » paru en 2006, il soutenait alors que la situation que traversait l'Argentine, en pleine crise financière, pourrait incarner l'avenir de la France. Au regard de ce que vit la Grèce, il nous dira si il maintient ces sombres prédictions. Pour être complet, rappelons qu'il a publié il y a quelques mois un nouvel ouvrage qui n'a pas manqué de faire polémique, « Zéro faute : l'orthographe, une passion française » (Mille et une nuits).


Sandra Moatti
Rédactrice en chef adjointe de « Alternatives Économiques »

Elle est la rédactrice en chef adjointe du mensuel « Alternatives Économiques », elle avait d'ailleurs signé le dossier que le magazine avait choisi d'aborder au mois de février, dossier intitulé : « Faut-il avoir peur de la dette ? ». Dans son article, à l'époque, sans nier l'importance du problème des déficits publics, elle remettait en cause ce qu'elle appelle les nombreux « préjugés » que ce débat suscite. Elle nous dira si au regard de la crise grecque, sa position a changé.


Sophie de Menthon
Chef d'entreprise

Chef d'entreprise, présidente de sociétés, Sophie de Menthon est la fondatrice du mouvement « Entreprise de Taille Humaine Indépendante et de Croissance » (ETHIC), qui a lancé la symbolique « fête de l'entreprise » sous le slogan « j'aime ma boite ».

Quelques points de vues critiques:

Il existe une opinion généralisée dans le milieu académique qui tendrait à laisser croire que John Maynard Keynes a été un exemple modèle de libéral classique dans la tradition de Locke, Jefferson et Tocqueville. On soutient que, comme ces hommes, Keynes fut un sincère et même exemplaire partisan de la société libre. S'il s'éloigna des libéraux classiques sur certains points évidents et importants, ce fut simplement dû au fait qu'il tenta d'actualiser le libéralisme, pour l'adapter aux conditions économiques des temps nouveaux.

Cependant, si Keynes était un défenseur modèle de la société libre, comment peut-on expliquer ses particuliers commentaires, en 1933, appuyant, même si avec quelques réserves, les "expériences" sociales qui étaient menées alors en Italie, en Allemagne et en Russie ? Et que dire de son étrange introduction à l'édition allemande de sa Théorie Générale, dans laquelle il écrit que ses propositions de politique économique cadraient mieux dans un état totalitaire comme celui que dirigeaient les nazis que, par exemple, en Angleterre ?

Les défenseurs de Keynes tentent de minimiser la signification de ces déclarations, exploitant certaines ambiguïtés. Mais pour autant que l'on sache, aucun ne s'est donné la peine de se préoccuper de quelques-unes des déclarations des moins ambiguës du même Keynes. Celles-ci furent émises lors d'une brève allocution diffusée par la BBC en juin 1936, dans le cadre de la série radiophonique "Livres et auteurs", et que l'on peut retrouver dans le volume 28 de ses oeuvres complètes.

L'unique livre qui était traité, avec une certaine longueur, dans cette émission était l'énorme volume que venaient de publier Sydney et Béatrice Webb,Soviet Communism, dont la première édition comportait un sous-titre, Une nouvelle civilisation ? (Dans les éditions postérieures, les signes d'interrogation furent éliminés.)

Les Webb, comme chefs de la Société Fabienne, avaient travaillé pendant des décennies pour implanter le socialisme en Grande-Bretagne. Dans les années '30, ils se transformèrent en propagandistes enthousiastes du nouveau régime communiste en Russie -selon les termes de Béatrice, "elle était tombée amoureuse du communisme soviétique". Ce qu'elle appelait "amour" fut qualifié par le mari de sa nièce, Malcolm Muggeridge, de "bébête adulation".

Ce fut lors leur visite de trois semaines en Russie, durant laquelle Sydney se vantait d'avoir été traités comme une espèce de "nouvelle classe royale", que les autorités soviétiques leur fournirent les données et les statistiques qu'ils inclurent dans leur livre. Les communistes furent très satisfaits du résultat final. En Russie même, Soviet Communism fut traduit, publié et promotionné par le régime ; comme le déclara Béatrice : "Sidney et moi, nous sommes devenus les symboles de l'Union soviétique".

Dès sa première apparition Soviet Communism a été considéré comme l'exemple parfait de l'aide et de l'appui inconditionnel prêté à l'État-terreur stalinien par les amis littéraires qui voyageaient, aux frais de la princesse, en Union soviétique. Si Keynes avait été un libéral et un ami de la société libre, on aurait pu espérer que son intervention eût été une dure critique. En réalité, ce fut le contraire. Dans son allocution, Keynes proclama que Soviet Communism était une livre que "tout citoyen sérieux ferait bien d'examiner. Jusqu'il y a peu, les évènements en Russie se succédaient à une telle rapidité et la brèche entre la théorie et les gains effectifs était si large qu'il était impossible de faire une valorisation. Toutefois le nouveau régime est, maintenant, suffisamment cristallisé pour être examiné. Le résultat est impressionnant. Les innovateurs russes ont dépassé non seulement l'étape révolutionnaire, mais également la période doctrinaire. Il ne reste que peu ou pratiquement rien qui maintienne une relation spéciale avec Marx ou le marxisme et qui le distingue des autres systèmes de socialisme. Les soviétiques sont occupés à la vaste tentative administrative de faire fonctionner de forme tranquille et avec succès, sur un territoire si grand qu'il occupe la sixième partie de la superficie terrestre, toute une nouvelle série d'institutions sociales et économiques. Les procédures varient rapidement pour s'ajuster aux nouvelles expériences. Nous sommes en train d'assister au plus grand degré d'expérimentalisme et d'empirisme jamais tenté par des administrateurs désintéressés. En ce sens, les Webb, avec leur livre nous ont permis de contempler la direction vers laquelle semblent se diriger les choses et jusqu'où elles sont arrivées pour l'instant".

Pour Keynes, la Grande-Bretagne avait beaucoup à apprendre du traité des Webb : "Le livre me laisse avec un fort désir que nous, dans ce pays, sachions découvrir comment combiner une disposition illimitée pour expérimenter des changements dans nos modèles et nos institutions politiques et économiques, dans tous les sens du terme, avec la préservation de la tradition et une espèce de prudent conservatisme, qui renferme toute l'expérience vécue par le genre humain". Observons, au passage, l'inconsistance étudiée si typique de toute la pensée sociale de Keynes -"une illimitée disposition pour expérimenter" doit se combiner avec "la tradition" et "un prudent conservatisme".

En 1936, il n'existait aucune nécessité de dépendre de la trompeuse propagande des Webb pour obtenir des informations sur le système stalinien. Eugene Lyons, William Henry Chambrelin, Malcolm Muggeridge lui-même et d'autres avaient déjà révélé l'effroyable vérité sur l'ossuaire gouverné par les "administrateurs désintéressés" de Keynes. Quiconque, disposé à écouter, était en mesure de connaître les faits relatifs à la famine-terreur qui commença au début des années '30, au vaste système de camps de travail d'esclaves, et à la misère pratiquement universelle qui suivit l'abolition de la propriété privée. Pour ceux qui n'étaient pas aveuglés par "l'amour", il n'était pas difficile de discerner que ce que Staline était en train d'ériger était le modèle d'État génocidaire du 20e siècle. Dans l'étude de Keynes, et dans le peu de préoccupation qu'elle inspire à ses partisans, nous retrouvons l'étrange deux poids, deux mesures que Joseph Sobran soulignait. Si un écrivain fameux avait dit quelque chose de semblable de l'Allemagne nazie, son nom serait pestiféré aujourd'hui. Et cependant, malgré la perversité criminelle que les nazis allaient développer plus tard, en 1936, leurs victimes ne représentaient qu'une infinitésimale partie, comparées aux victimes du communisme.

Comment s'explique les louanges de Keynes au livre des Webb et au système soviétique ? Il n'y a aucun doute que la raison principale réside dans le sentiment partagé avec les deux chefs fabiens : une haine profonde contre l'esprit de lucre et le gain monétaire. D'accord avec son amie et compagnon au sein du mouvement fabien, Margaret Cole, c'était dans son "sens moral et spirituel" que les Webb voyaient la Russie comme "l'espérance du monde". Pour eux, le plus "excitant" était le rôle du parti communiste qui, pour Béatrice, était un "ordre religieux" occupé à créer la "conscience communiste". En 1932, Béatrice annonçait : "C'est parce que je crois qu'est arrivé le jour du remplacement de l'égoïsme par l'altruisme -comme moteur principal de l'humanité- que je suis communiste". Dans le chapitre "Au lieu du bénéfice" de Soviet Communism, les Webb montrent leur enthousiasme pour remplacer les incitants monétaires par les rituels de "repentance de l'impénitent" et de l'autocritique communiste. À la fin de sa vie, en 1943, Béatrice continuait à louer l'Union soviétique pour sa "démocratie multiforme, son égalité des sexes, des classes et des races, sa planification de la production pour la consommation de la communauté, et surtout pour sa pénalisation de l'esprit de lucre".

Quant à Keynes, son animadversion pour les motifs monétaires de la tradition humaine devint une obsession. Il considérait le désir de gagner de l'argent comme "le problème éthique central de la société moderne", et après une visite en Union soviétique, il acclama, comme une "terrible innovation" la suppression du motif pécuniaire. Pour lui, comme pour les Webb, là était l'essence de l'élément religieux qu'il détectait et admirait dans le communisme. Un aspect notable de la louange de Keynes au communisme est son absence totale d'une quelconque analyse économique. Keynes semble avoir allègrement oublié qu'il pouvait exister un problème de calcul économique rationnel sous un régime socialiste, comme cela fut mis en évidence un an plus tôt dans un volume édité par F.A. Hayek Collectivist Economic Planning, qui reprenait l'essai séminal de Ludwig von Mises, Le calcul économique dans une société socialiste. Alors que les économistes avaient passé des années à discuter de ce problème, tout ce qui préoccupait Keynes était l'excitation de la grande expérience des bouleversements sociaux menée en Russie sous la direction de ses "administrateurs désintéressés". Ceci nous ramène au commentaire de Karl Brunner sur les notions de Keynes sur la réforme sociale : "Difficilement on pourrait déduire du matériel contenu dans ses essais que ceux-ci on été écrits par un scientifique social, même par un économiste. N'importe quel utopiste social de l'intelligentsia aurait pu la produire. Dans ceux-ci, on ne fait front ou ne sont examinés une multitude d'aspects cruciaux".

Non, Keynes ne fut aucunement un "libéral modèle", sinon, au contraire, un étatiste et un apologiste occasionnel des plus impitoyables régimes du 20e siècle. Ses commentaires particuliers, spécialement sur la Russie soviétique, joints à ses théories économiques toujours favorables à l'ampliation des pouvoirs gouvernementaux et ses visions utopiques dominées par l'État, devraient freiner ceux qui l'incluent sans douter dans les rangs libéraux. Considérer Keynes comme "le libéral modèle du 20e siècle" ne peut que rendre incompréhensible un concept historique indispensable.

Traduction d'un article de Ralph Raico, "Keynes and the Reds", Free Market, Avril 1997, vol. 15, n° 4

http://www.mises.org/freemarket_detail.asp?control=136


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