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jeudi 4 mars 2010

Daniel Vasella, 34 millions de $ par an, pour Marx et Lénine

Dans sa dernière chronique intitulée « Salauds de populistes », Uli Windisch évoque le cas de cet écrivain romand, incendiaire de chalet, pour qui le populisme n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il touche jusqu'aux intellectuels. Le « populisme », bien sûr, ne saurait être le fait d'un individu qui festoie et couche avec son égérie dans le meilleur hôtel de Gstaad avant de commettre un forfait qu'il avouera quelques décennies plus tard, une fois qu'il y a prescription, en invoquant l'erreur sur la personne, suspectée à tort de sympathies nazies…  Le sociologue genevois met le doigt sur la plaie lorsqu'il ajoute que « ce sont les problèmes sociaux graves non résolus dont souffrent les couches populaires, et non l'élite bien lovée, qui débouchent sur le populisme ».

On pourrait écrire un livre sur l'émergence de ces « élites » bien lovées, leurs comportements sociaux et politiques aberrants, leur velléité de « contrôler » la violence et les nuisances les plus graves sans jamais chercher à y porter remède, un prétendu « contrôle » qui leur permet d'abord d'assurer leur survie politique et subsidiairement de renforcer le « contrôle social ». Le cas de certains fonctionnaires européens « lovés » dans leurs quartiers résidentiels de la banlieue bruxelloise et totalement déconnectés du « pays réel », après avoir abandonné un centre ville à des populations migrantes laissées à elles-mêmes, est à cet égard emblématique. Il fait irrésistiblement penser aux privilèges réservés, outre-rideau de fer, à la nomenclature communiste d'avant 1989.

La Suisse n'est pas à l'abri de ce fléau. Dans son lumineux « Valais mystique » (Ed. Xenia, Vevey, 2e éd., décembre 2009, préfaces de Jean-François Fournier et Jean Raspail), l'auteur et éditeur Slobodan Despot nous propulse dans l' «anno Domini MMXXVIII », autrement dit dans moins de quatre lustres : « En amont, le Valais est devenu un sanctuaire policé de la classe supérieure européenne, retirée dans les montagnes mais connectée en permanence aux centres d'affaires mondiaux. En aval, du côté du lac et de la plaine, le chaos que tout ce beau monde a déserté : agglomérations proliférantes et polluées où seule la charia fait pièce, ça et là, à la loi de la jungle ». Le « Valais mystique » et ses vingt-quatre itinéraires spirituels, du temple grec en molasse grisâtre servant d'ultime demeure à Maurice Sandoz jusqu'à l'émouvant rocher de Rilke et à l'immuable chorégraphie du Lötschental, nous relie à un monde sacré, beau et serein, en rupture avec une civilisation déshumanisée et en proie à la tentation totalitaire. A lire de toute urgence, et même trois fois d'affilée, la bouche close et l'âme ouverte, comme l'a fait le romancier français Jean Raspail, qui ne se souvient pas d'avoir lu « un ouvrage contemporain d'une telle force et d'une telle hauteur de sentiments et de conviction ».

Post-scriptum. «Monsieur 34 millions de francs par an», celui grâce à qui «liberté économique» rime enfin avec «responsabilité sociale», abandonne un de ses  mandats. Il y a près de deux ans, lors du 40e anniversaire de mai 68 (car on célèbre désormais cette chienlit tous les dix ans), il déclarait avec force sourires à la Télévision romande que lui et ses petits camarades, dans leur salle de classe du Collège Saint-Michel, à Fribourg, avaient décroché du mur un crucifix pour le remplacer par des portraits de Marx et de Lénine. Quel héroïsme de la part de ce futur représentant de l'élite helvétique «bien lovée» !

JEAN-PHILIPPE CHENAUX


Commentaire de Marie-France Oberson le 26 janvier 2010 à 22:45

Merci à vous M.Chenaux pour votre commentaire sur le "Valais mystique" que j'ai lu en décembre dernier. Superbe!

Cependant, j'ai une petite déception : je l'ai acquis en novembre 2009 et il semblerait, d'après votre commentaire,qu'il y a eu une nouvelle édition publiée en décembre , semble-t-il plus complète et dans laquelle la préface est aussi signée par Jean Raspail, ce qui n'est pas le cas dans mon édition signée du seul jean-François Fournier.
Loin de moi l'idée de dénigrer la préface de M. Fournier que j'apprécie , mais Jean Raspail….que voulez-vous, moi qui suis une "fan" , je suis extrêmement déçue de ne pas avoir l'édition où il collabore à cette préface..
Maintenant que je vous ai lu, j'ai l'impression d'avoir lu un livre incomplet…
Alors, merci Monsieur Chenaux pour ce commentaire excellent qui, de plus va me permettre de commander la nouvelle édition ,pour moi-même….j' offrirai la précédente…

Commentaire de Jean-Pierre Blanc le 27 janvier 2010 à 17:44

Les 50′000 UE-fonctionnaires bruxellois ne s'estiment pas assez bien "lovés" puisqu'ils viennent de porter plainte (via la commission) afin de bénéficier de la solide augmentation de salaires prévue : http://lci.tf1.fr/monde/institutions/2010-01/bras-de-fer-sur-l-augmentation-des-fonctionnaires-europeens-5627507.html

Une UE à vomir…

Commentaire de Paul Bär le 27 janvier 2010 à 19:49

Ah, Jean Raspail, excellente référence !

http://www.youtube.com/watch?v=1qzmQjemLTA

Le portail "Raspail" sur le net :

http://jeanraspail.free.fr/

Visionnaire et formidable écrivain.

Commentaire de Paul Bär le 27 janvier 2010 à 20:34

La seconde partie de l'entretien :

http://www.dailymotion.com/video/xa1f8m_jean-raspail-vs-max-gallo-le-camp-d_news

Vous remarquerez que Max Gallo officiait déjà comme agent de contention du système, aujourd'hui recyclé auprès du conglomérat républicain de la droite hors-sol.

Commentaire de Marie-France Oberson le 29 janvier 2010 à 14:51

Merci Monsieur Bär pour ces vidéos; je connaissais la 1ère mais pas la 2ème partie.
Max Gallo n'avait pas encore viré sa cuti !!….

Dans cette même veine de la position de l'autruche et de la pensée unique, une anecdote:
En 1985, lors d'une nouvelle réédition du Camp des Saints (il y en eu 10 ou 12 ) Jean Raspail adressa un exemplaire de son Camp des Saints à une centaine de personnalités politiques dont le Ministre de l' éducation Nationale de l'époque qui le remercia "..pour un livre qui décrit une anticipation qui ne l'est pas."
Le Ministre s'appelait Lionel Jospin.

Une quinzaine d'années après cette anecdote, en 2001,un bateau chargé de 900 "passagers" se prétendant Kurdes d'Irak (en réalité kurdes syriens ) s'échoue sur une plage de la Côte d'Azur, la même où Jean Raspail , dans son roman, fit échouer ses vieux rafiots.
ET depuis ,sur toute la côte nord de la Méditerranée, de Gibraltar à Lampedusa en passant par Boulouris, St Raphaël ou la Corse, les échouages de cette nature n'ont plus cessés.
Et si les autorités nationales ou "européennes" avaient le courage et l'honnêteté de faire des statistiques, le nombre de pauvres hères qui débarquent depuis des années tout au long de cette côte nord de la Méditerranée, ne devrait pas être très éloignés des centaines de milliers de "passagers" de l'armada de la dernière chance du Camp des Saints.
Tous ces passagers se sont, à chaque fois, envolés dans la nature à travers l'Europe, changeant peu à peu le paysage culturel et cultuel du continent comme le laissait présager le roman..

Aujourd'hui, j'aimerais bien savoir si Gallo et Jospin ont enfin sorti leur tête du sable…mais de toute façon, si oui, trop tard, j'en ai bien peur

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